Nouvelle étoile du cinéma français, Laurena Thellier brille à travers le grand écran. Aujourd’hui, la comédienne revient avec nous sur ses premiers pas en tant que jeune talent.
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À mes yeux, je fais le plus beau métier du monde.
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Bonjour Laurena. Du haut de ton jeune âge, tu es déjà reconnue dans l’industrie cinématographique, notamment grâce à ton rôle en compagnie de Juliette Binoche et Fabrice Luchini dans Ma Loute. Comment est née cette passion pour le cinéma ?
J’ai découvert cette passion en étant sur le tournage de Ma Loute de Bruno Dumont. A vrai dire, à l’origine je n’étais pas spécialement cinéphile et je voulais travailler dans le commerce international. Donc à ce moment-là, ma passion était tout autre ; j’ai fait de l’équitation pendant près de 10 ans. Je passais plus de temps auprès des chevaux que dans une salle de cinéma ! Aujourd’hui, je vois au moins trois films par semaine et je connais la majorité des biographies des personnes avec qui je travaille en lisant leurs bouquins ! Avant Ma Loute, je n’avais jamais fait de théâtre donc tout comme j’ai appris « à jouer en jouant », je dirais que je me suis passionnée par le cinéma en le découvrant et en m’y intéressant.
Tu joues également dans Fleuve Noir d’Erick Zonca, un film sombre dans lequel tu incarnes l’un des personnages principaux. Peux-tu nous parler de ce film ?
Oui exact. Tout d’abord, j’ai adoré travailler avec Erick Zonca. Nous avions une vraie relation de confiance et une belle complicité. Dans Fleuve Noir j’incarne une jeune fille lourdement handicapée mentale ; c’est un rôle complexe qui m’a demandé énormément de travail et d’investissement en amont. J’aime la direction d’Erick par son exigence et sa manière d’incarner le plateau en même temps que les acteurs. Je ne peux pas trop en dire sur le film à part que c’est un thriller policier, un film sombre sur la disparition d’un enfant. J’ai eu des partenaires de jeu incroyables. Sandrine Kiberlain joue ma mère, elle est rayonnante ; je l’aime beaucoup. Quand à Vincent Cassel et Romain Duris je les adore ! J’ai pleins de belles images en tête et j’adorerai travailler avec eux de nouveau. D’ailleurs pour mon dernier jour de tournage, Vincent m’a dit « t’emmerdes ceux qui t’emmerdes et à bientôt sur un autre film, surtout crois-moi ne lâche rien tu vas aller très loin ! » visiblement ça m’a marqué puisque je me rappelle mot pour mot de ce qu’il m’a dit.
Quel est aujourd’hui ton plus beau souvenir de tournage ?
J’ai vécu des moments très forts sur chaque film ! Je me rappelle par exemple sur Ma Loute d’une discussion que j’avais eu avec Fabrice Luchini où il me disait que j’étais espiègle ; j’avais fait le tour du plateau juste après pour savoir ce que ça voulait dire ! J’ai aussi en tête un énorme fou rire que j’ai provoqué sur Le Ciel Attendra de Marie-Castille Mention Schaar en disant dans ma réplique « ma vie de cafard » au lieu de « ma vie de kouffar » ; grand moment…
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Je me suis passionnée par le cinéma en le découvrant et en m’y intéressant.
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Être comédienne, c’est quoi pour toi ?
Pour moi, être comédienne c’est comme je le dis familièrement « mettre ses tripes sur la table ». A mes yeux, je fais le plus beau métier du monde. Pas le plus difficile car quand je vois ma mère qui travaille sans cesse dans des conditions très dures pour remplir le frigo ; je me rends compte de la chance que j’ai de faire ce métier. Je suis très exigeante avec moi-même car quand on me fait confiance et qu’on me confie un rôle, je me dois d’être à la hauteur et de dépasser mes limites sans cesses. Je suis fière quand je travaille sur des projets qui me parlent et qui transpirent la vérité et la sincérité, comme pour l’Enkas réalisé par Sarah Marx que je tourne en ce moment.
Justement, peux-tu nous parler de ce film ?
C’est le premier long métrage de Sarah Marx produit par Hamé et ékoué les rappeurs de La Rumeur. Après avoir vu Les Derniers Parisiens (le film qu’ils ont réalisés) je voulais absolument travailler avec eux. J’ai senti tout de suite qu’on avait la même énergie et des choses communes à raconter. L’Enkas c’est l’histoire d’un gars qui sort de prison et qui va se lancer avec son meilleur pote dans un food truck et par ce biais dans un trafic de kétamine pour payer les soins de sa mère (joué par Sandrine Bonnaire) malade. Sarah et les garçons m’ont confié un rôle génial ! Mon personnage tire en quelque sorte les ficelles de ce trafic de kétamine. C’est un rôle fort avec du panache et de la puissance. Je joue avec Sandor Funtek et Alexis Manenti qui portent le film. Ils sont vraiment géniaux ! Sarah est une warrior, on a une belle relation qui me plait dans le travail et qui me permet de me surpasser. Pour Hamé et Ekoué ils font partit de ma famille de cinéma et j’ai bien l’impression que nous aurons d’autres films à tourner ensemble !
Si tu devais définir ton univers en un mot, lequel serait-il ?
J’ai la chance d’incarner des rôles aux antipodes les uns des autres, c’est dans cette variété de composition que je m’épanouis réellement. Toutefois, il est vrai que mon univers peut avoir une couleur similaire à celle des réalisateurs avec qui je veux travailler : Olivier Marchal, Jacques Audiard, Cédric Klapisch, François Troukens…