Avec Red Tale, apprêtez-vous à ouvrir la porte d’un univers empreint de poésie et de noirceur. Ce court-métrage métaphorique, réalisé par Natacha Thomas, s’invite dans nos souvenirs d’enfance, pour nous délivrer l’histoire d’un sombre conte de fées des temps modernes.
L’esthétisme de l’horreur
Vous êtes sur le point de découvrir toute l’étendue d’une œuvre sensorielle, celle d’un duel sensuel entre le légendaire Petit Chaperon rouge et le mythique Barbe Bleue. Sélectionné dans de nombreux festivals dédiés aux formats courts, Red Tale est la première réalisation de Natacha Thomas, ancienne attachée de presse. C’est avec une grande maîtrise visuelle que la jeune femme nous fait découvrir son court métrage purement esthétique, où le mystérieux et le poétique s’entremêlent sauvagement.
Dépourvue de parole, le court-métrage trouve toute son intensité au cœur d’une magnifique photographie. Teinté d’un incroyable bleu électrique et d’un rouge flamboyant, ce visuel transcendant nous porte au cœur d’une relation sulfureuse entre un homme mystérieux (interprété par Iván González) et une femme élégante (incarnée par Sarah Bonrepaux), devenue en un rien de temps, la proie de son prédateur. Une belle qualité picturale, qui rappelle étrangement l’univers hyperstylisé de Nicolas Winding Refn, auteur de deux chef-d’œuvres esthétiques : Drive et The Neon Demon. Face à cette œuvre électrique, on ne peut que succomber ! Red Tale se dessine comme un film vertigineux, sophistiqué et finalement si fascinant. Tout simplement une belle définition du cinéma de la violence esthétique.