Damien Bonnard a un parcours fait de persévérance. Du film court au long métrage, l’étoile montante du cinéma s’est doucement imposée en France grâce à son naturel et son image décontractée. Rencontre avec Damien Bonnard.
Rester vertical m’a permis d’avancer dans mon cheminement d’acteur.
Bonjour Damien. En 2016, les Français (re)découvraient votre visage dans la comédie dramatique Rester vertical d’Alain Guiraudie, qui vous a valu une nomination au César du meilleur espoir masculin. Ce long métrage a-t-il changé votre carrière ?
Le long métrage d’Alain Guiraudie « Rester vertical » est bien évidement un moment important pour moi. C’était mon premier rôle principal dans un long métrage, moment que j’attendais depuis longtemps avec beaucoup d’excitation et dans le même temps un saut dans le vide. Le plaisir de travailler à créer un personnage sur la durée totale d’un film et à la fois un baptême de pleins de choses. Ce film m’a offert d’être vu par beaucoup de personnes et d’avancer dans mon cheminement d’acteur, et m’a rapproché fortement du regard des spectateurs ainsi que celui des professionnels du cinéma et donc à me voir proposer d’autres rôles depuis.
Vous êtes actuellement à l’affiche de En Liberté, la comédie espiègle de l’année signée Pierre Salvadori. Vous partagez l’écran au côté d’Adèle Haenel, Pio Marmaï ou encore Audrey Tautou. Comment s’est déroulé le casting cinq étoiles de ce film ?
Pour le film de Pierre Salvadori « En liberté ! », je connaissais et aimais déjà son travail. J’ai eu un premier rendez-vous avec Philippe Elkoubi le directeur de casting, nous avons travaillé une scène, puis quelques jours sont passés et j’ai été invité à revenir pour passer des essais une seconde fois. Pierre Salvadori était présent, nous avons travaillé des choses ensemble, avec son propre rythme, un rythme lié à sa vision de la scène, du personnage, de la comédie. J’ai le souvenir de beaucoup de plaisir, de rire pendant ce moment et puis une semaine après, j’avais la joie d’avoir Pierre au téléphone qui m’annonçait que je serais Louis.
Vous y incarnez Louis, un inspecteur de police éperdument amoureux de sa collègue et également amie de longue date. Il s’agit d’un personnage profondément sensible, qui dégage une certaine émotion. Comment définiriez-vous ce rôle ?
Je définirais le rôle de Louis effectivement comme quelqu’un qui a gardé en lui pendant des années ce qu’il ressentait. Il a caché son amour et s’est donc effacé pour protéger Yvonne, pour qu’elle soit heureuse. Il finira par déclarer avec beaucoup de sincérité ce qu’il ressent, par osé prendre sa place dans cette histoire, vivre l’histoire d’amour dont il rêve depuis toujours en secret. Ce qui me touchait particulièrement c’est que pour y arriver, Louis à recours à la fiction. Il invente une histoire fausse pour pouvoir passer du temps avec Yvonne, faire du vrai avec du faux.
Le court métrage est un lieu pour tenter, essayer des choses, des espaces de liberté artistique.
On vous retrouve dans de nombreux courts métrages tels que Cross d’Idir Serghine ou encore La nuit des sacs plastiques de Gabriel Harel. Qu’est-ce qui vous intéresse le format court ?
Oui je fais beaucoup de courts métrages, comme je l’ai toujours fait c’est d’ailleurs comme ça que j’ai avancé dans mon métier d’acteur. C’est là qu’à mes débuts, j’ai pu jouer des rôles principaux, c’est là que j’ai fais mes armes, appris mon métier et le court métrage est pour moi un lieu de rencontre de gens de ma génération que je ne connais pas et l’occasion de rencontrer des univers, des réalisateurs, des actrices, acteurs et c’est aussi des histoires, des relations artistiques qui commencent. La forme du court métrage m’intéresse également car c’est une forme propre, un court métrage n’est pas forcément là à défaut de pouvoir être un long, chaque histoire a une durée qui lui est propre. Il y a des histoires pour lesquelles cette durée a du sens, et puis c’est un lieu pour tenter, essayer des choses, des espaces de liberté artistique.
Quel(s) rôle(s) révériez-vous d’incarner à l’écran ?
Je ne n’ai pas réellement de rêves de rôles, c’est d’avantage les histoires, des univers et la trajectoire d’un personnage qui m’attire.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Mes futurs projet à venir sont une petite participation dans le prochain film de Wes Anderson, puis Roman Polanski et Dominik Moll et deux courts métrages.
Si vous deviez définir votre univers en un mot, lequel serait-il ?
Le mot pour définir mon univers je dirais : inattendu
Crédit Photo © James J. Weston