Il y a un an, le réalisateur Aurélien Mathieu nous bouleversait avec Je suis ici et maintenant, un drame intense sur la maladie. Cette année, le cinéaste revient avec un film coup de poing sur l’assignation des genres.
La relève masculine
Percutant de réalisme, le court métrage Un homme, un vrai dénonce le machisme de notre société avec une incroyable finesse. L’histoire met en lumière le partage d’un père avec son jeune fils sur sa vision de ce que doit être un homme, et cela, autour d’un entraînement de rugby. La bravoure, la responsabilité et la force représentent pour ce père de famille, l’idéal de la masculinité. Mais pour cet enfant en proie à devenir un véritable modèle viril, cette leçon d’éducation va rapidement se transformer en un pur obstacle à surmonter. Ce drame familial questionne avec justesse notre regard sur l’éducation sexiste des enfants, qui reste aujourd’hui encore, au coeur de notre société.
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Percutant, juste et puissant, ce court métrage de 2 minutes 20 suscite en quelques secondes seulement, une véritable source de réflexion. Il nous interroge, questionne et nous trouble considérablement. Quant à la réalisation effectuée avec beaucoup de technique, elle apporte une grande intensité au film grâce à une faible profondeur de champ ainsi que l’utilisation parfaite de la camera épaule. Le format de l’image, qui passe soudainement du 4:3 au carré, permet de jongler avec les émotions des personnages et de se focaliser principalement sur leur bouleversement mental.
Habitué à nous émouvoir et à nous interroger sur nos propres failles, le réalisateur Aurélien Mathieu livre avec ce court métrage, une magnifique mise en scène pleine. C’est une effrayante leçon de virilité que le père partage avec son fils, dans le but d’en faire « un homme, un vrai ».
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