Présenté au Festival du Court Métrage de Clermont-Ferrand, Mujer sin Hijo de Eva Saiz est une oeuvre délicate qui met en lumière le portrait de deux solitudes différentes.
Tere est une femme sans enfant, sans mari, sans famille. Elle observe désespérément ses voisins, ceux qui l’entourent, et trouve dans ce voyeurisme une certaine satisfaction qui l’éloigne d’une solitude qui la ronge. Sa vie est invisible tandis que le groupe d’étudiants de la
fenêtre d’à côté fait bruyamment la fête tous les soirs. Alors, elle décide de louer une chambre chez elle à un jeune homme, lui aussi seul, et change ses habitudes en commençant à prendre soin d’elle. Mujer sin hijo est le portrait de deux solitudes différentes.
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Eva Saiz est douée pour faire immédiatement ressentir au spectateur de l’empathie pour son personnage principal. Dès les premières secondes, on comprend les enjeux du film et on comprend que c’est le personnage de Tere qui va nous toucher. Mais si l’on pense au début qu’elle va trouver en son jeune locataire un fils qu’elle n’a jamais eu, elle semble voir leur relation différemment. Elle retombe en jeunesse, cherche à plaire, à séduire… Mais à cause d’un écart d’âge important entre les deux protagonistes, une gêne peut apparaître chez le spectateur. Le jeune homme, quant à lui, fraîchement débarqué dans la vie étudiante, est marqué par toutes les envies classiques d’une jeune de son âge. Il veut découvrir ce qui l’entoure, faire des rencontres, et ne voit pas Tere de la même façon qu’elle le voit. Pourtant, un beau lien se crée bel et bien entre eux.
La photographie de ce court est très douce, jamais agressive. Il en est de même pour la bande sonore. Tout se déroule calmement, poétiquement, et nous avons du temps pour, nous aussi, observer les choses et découvrir les personnages à notre rythme. Eva Saiz dresse
deux portraits qu’elle pose dans l’appartement de Tere. Ils sont là, ils ne nous sont pas imposés. Libre à nous d’ouvrir la porte et de faire leur connaissance.
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