Dans le cadre de la 21e édition du Très Court International Film Festival, nous sommes allés à la rencontre du très talentueux Pierre Amstutz Roch, réalisateur du court métrage comique (Un peu) énervé, présenté en Sélection Française !
Je prends principalement plaisir à emmener le spectateur dans des mondes divertissants, un peu barges et comiques.
Bonjour Pierre ! Ton court métrage humoristique (Un peu) énervé a été réalisé dans le cadre de la neuvième édition du Nikon Film Festival. Comment est née l’idée de ce scénario ?
Bonjour Mégane !
Comme pas mal de mes projets, j’aime construire des histoires autour de personnages que je créé. J’adore procéder ainsi, imaginer un personnage, imaginer sa vie (souvent un peu détraquée), le caractériser, et l’emmener ensuite dans un univers. J’avais déjà travaillé avec Lionel Laget sur mon précédent film pour le Nikon « Cocu », également finaliste du Très Court 2018, et j’avais envie de le pousser dans ce personnage de petit nerveux qui a des crises de colère. Camille Japy, avec qui je viens de terminer « Tout se mérite » a accepté de se prêter au jeu, et je crois que le duo marche bien. Et bien sûr, l’exercice du Nikon impose deux choses : le thème et surtout, les 2mn20. Et je trouve hyper intéressant de devoir construire autour de ça.
(Un peu) énervé, Cocu ou encore To Be Delivered sont des courts métrages comiques qui débordent d’humour et surtout de bonne humeur. Qu’est-ce qui te fascine dans la comédie ?
C’est bête, mais j’aime rire, et j’aime encore plus faire rire (ce qui n’est pas un exercice évident). Je trouve qu’il y a une certaine liberté qu’on retrouve dans la comédie qu’il n’y a pas dans les autres genres de film. En tant que spectateur, j’adore regarder tous types de films, mais quand il s’agit de « faire » un film, je dois dire que je prends principalement plaisir à emmener le spectateur dans des mondes divertissants, un peu barges et comiques. Surtout quand il s’agit de comédie un peu grinçante, un peu cynique. J’aime bien maltraiter un peu mes personnages pour faire rire les gens, mais toujours à travers le prisme de la comédie et surtout tomber dans l’absurdité. C’est cette balance, ce juste milieu qui me plait.
J’adore procéder ainsi, imaginer un personnage, imaginer sa vie (souvent un peu détraquée), le caractériser, et l’emmener ensuite dans un univers.
En 2013, To Be Delivered, ta première réalisation, remporte de nombreuses récompenses telles que le prix France Télévisions au 20e Festival Européen du Film Court de Brest. Depuis ce jour, tes différents courts métrages enchaînent les sélections en festivals. Comment vis-tu ce succès à l’international ?
Je dois dire que je ne m’attendais pas du tout au succès de « To Be Delivered », encore moins aux USA où il a le mieux marché. C’est hyper gratifiant tous ces festivals, ça permet avant tout de montrer son travail (ce qui n’est pas évident quand il s’agit de court métrage) et de rencontrer des gens pour faire de nouveaux projets. Par exemple, « To Be Delivered » m’a permis de rencontrer mes producteurs actuels de chez « Origine Films » avec qui nous avons sorti « Tout se mérite ». C’est ce genre de moteur qui est hyper motivant et l’ambiance des festivals est vraiment top. Honnêtement, voir une salle entière se marrer devant un de vos films, ça donne une force incroyable pour la suite. Je ne sais pas si je parlerai de succès international, mais en tous cas ça motive à s’accrocher et à continuer dans ce milieu qui n’est franchement pas facile
Quelles sont tes inspirations cinématographiques ?
Je pense que ça se ressent un peu dans mes projets, mais je suis un inconditionnel des frères Cohen. Il y a une finesse dans leurs scénarios, dans leurs dialogues et dans leurs mise en scène dans des univers dark et glauques que je trouve exceptionnelle. Et j’aime beaucoup les comédies américaines comme « Horrible bosses », « We’re the millers », « Due date », « The other guys »,…
Mais j’aime aussi énormément ce qui se fait en France. Je suis ultra fan de films comme les « OSS 117 », « L’Arnacoeur », « Le sens de la fête ». À nouveaux, principalement des comédies. Et je dévore énormément de séries. Certaines sont actuellement largement au-dessus de beaucoup de films. En ce moment, je suis sur « Barry » (HBO), qui est ultra cynique, mais hyper intelligente (et à mourir de rire).
Quels sont tes projets futurs ?
On vient de sortir « Tout se mérite » avec Origine Films, un court de 15 minutes avec Lionel Abelanski, Camile Japy, Philippe Duquesne et David Salles. Il sera dffusé dans l’année sur France 2, et va vivre sa vie en festival.
Puis j’écris énormément. En ce moment je développe un projet de série avec une société de prod, et évidemment, j’écris un long métrage. Et j’ai encore quelques idées de court métrages qui trainent. Le court reste un très bon moyen de tester des idées pour des potentiels longs métrages. Donc je vais passer mon futur très proche à écrire, encore et toujours. Il n’y a pas de miracle si on veut faire des films !
Si tu devais définir ton univers en un mot, lequel serait-il ?
Humour grinçant ? Ouais je sais, ça fait deux, mais c’est super compliqué comme exercice.
Courte entrevue avec Pierre Amstutz Roch !
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