Clermont-Ferrand ISFF : Coups de cœur à l’international !

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On continue notre rétrospective du 41e Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand avec la Compétition Internationale. Retour sur une magnifique sélection éclectique !

Brotherhood de Meryam Joobeur

Sur fond de drame familial, le court métrage Brotherhood questionne notre regard sur la relation paternelle. L’histoire oppose un père à son fils ainé, un jeune homme qui réapparaît soudainement après être parti pour le djihad. Le film dresse avec émotion le portrait d’une famille fragilisée par le choix irrévocable de leur enfant. On y découvre les tensions existantes mais également les remords de ce « revenant », qui tente de racheter ses fautes. Les gros plans omniprésents permettent aux spectateurs de se familiariser avec les différents membres de cette famille divisée, de comprendre leurs ressentis et surtout de vibrer au rythme des émotions. Brotherhood est un court métrage immersif et profond, qui traite sous un angle émotionnel cette délicate question conflictuelle.

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D’un château l’autre d’Emmanuel Marre

D’un château l’autre est un magnifique moyen métrage de 40 minutes. L’histoire se situe dans l’entre-deux-tours des présidentielles françaises 2017. Le film s’ouvre sur le meeting de Macron, auquel assiste Pierre, un jeune homme à l’apparence embourgeoisée. Pourtant, il est en dehors du système. Sa liberté d’opinion, il l’a partage avec Francine, une vieille dame chez qui il loue une chambre en échange d’un peu d’aide. Ce très beau court métrage retrace avec subtilité l’inévitable période de doute à laquelle nous assistons. Le film dégage une tendresse inhabituelle et met en lumière les instants réels de la vie, où s’entremêlent délicatement la nostalgie d’une époque révolue et l’inévitable désir de changement.

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Fauve de Jérémy Comte

Présenté pour la première fois au Québec, Fauve de Jérémy Comte enchaîne depuis ce jour, les multiples récompenses. Ce film à la photographie dense et épurée, met en scène deux garçons qui se jouent des tours en s’aventurant dans la nature, puis dans une mine à ciel ouvert. Une histoire de jeux d’enfants à l’apparence ordinaire, qui vire soudainement au drame. Inspiré des souvenirs de jeunesse du réalisateur en personne, Fauve se dessine comme un portrait sombre de l’enfance. Un scénario intense, de jeunes acteurs talentueux et un visuel grandiose. Que dire de plus si ce n’est que ce court métrage canadien a de fortes chances de s’envoler une nouvelle fois à la 91e cérémonie des Oscars.

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Tracing Addai d’Esther Niemeier

Basé sur des images d’archives, Tracing Adddai est un documentaire animé qui raconte l’histoire vraie d’un jeune allemand d’une vingtaine d’années, qui a décidé de tout quitter pour rejoindre un groupe salafiste en Syrie. Plus tard, la mère d’Addai rencontre Ilias, un jeune combattant de retour du djihad. À travers le parcours croisé de ces deux individus, le film reconstruit la tragique histoire du jeune Addai. Tracing Addai est un court métrage bouleversant qui dresse un portrait dramatiquement contemporain. Il mêle avec une grande finesse deux genres cinématographiques distincts, à savoir le documentaire à l’animation.

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III de Marta Pajek

En réalisant le portrait romantique et lyrique d’un homme et d’une femme, la jeune et brillante réalisatrice polonaise Marta Pajek a été fortement inspirée par les mathématiques et figures géométriques. Un choix visuel audacieux et original, qui permet d’explorer sous un nouvel angle la force de l’amour. III est un court métrage minimaliste dessiné au crayon, qui joue littéralement avec les illusions et transformations ainsi que l’imagination du spectateur.  C’est une sorte de voyage sensoriel, où une émotion fusionne délicatement avec une autre.

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Binnu Ka Sapna de Kanu Behl

Binnu Ka Sapna est un film profond qui traite de la violence chez un jeune homme indien. Ce court métrage de trente minutes, est centré sur l’acte insensé et terrible infligé à une femme. En revenant sur l’origine émotionnelle de cet incident, le film tente de déterminer comment et quand les graines de cette violence ont été semées. De ses relations passées avec les femmes, ses choix de carrière, son enfance et ses rapports familiaux, le court métrage retrace avec un certain réalisme les différentes étapes de la vie de ce jeune homme. À travers Binnu Ka Sapna, le cinéaste Kanu Behl a souhaité mettre en lumière sa préoccupation évidente pour la violence qui parcourt chacun d’entre nous. Un film poignant, aussi bien techniquement que moralement. 

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