Cinq ans après son fascinant Mr Sand, la réalisatrice belge Soetkin Verstegen revient avec un nouveau court-métrage expérimental baptisé Freeze Frame. Une œuvre précieuse qui joue brillamment avec la matière, ainsi que le temps. Découverte.
Le stop motion est une technique audacieuse qui demande (beaucoup) de patience. Finalement, c’est peut-être tout l’inverse d’un bloc de glace qui fond à vue d’œil, n’est-ce pas ? Et pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, il s’agit bel et bien du thème central de ce nouveau film d’animation. Dans Freeze Frame (ce qui signifie « Arrêt sur image ») Soetkin Verstegen mêle deux histoires pleines de mystère : des ouvriers qui collectent de la glace et des animaux prisonniers du froid. Deux récits sombres et intrigants, parfaitement illustrés grâce à de sublimes images en noir et blanc.
Au milieu des scènes répétitives et « monotones » qui montrent les travailleurs en pleine action, des insectes, grenouilles et lapins tentent de s’échapper des blocs gelés et finissent finalement par se cristalliser en véritables sculptures de glace. Une ambiance sombre, pesante, voire « glaçante », rythme ainsi l’intrigue et rend ce spectacle tout simplement hypnotique.
Car en plus de jouer avec la matière, la cinéaste belge s’amuse à tromper le temps. En effet, les séquences qui s’enchaînent, tantôt lentes, tantôt rapides, donnent une très belle dynamique à l’histoire et déstabilise ainsi le spectateur. Soetkin Verstegen tente de nous intimider… et ça fonctionne totalement.
Une œuvre visuelle captivante qui ne peut laisser indifférent.