Avec sa modestie et son naturel, Anthony Bajon est devenu l’étoile montante du cinéma français. Nous sommes allés à la rencontre de ce jeune acteur qui ne cesse de briller par son authenticité.
Bonjour Anthony. En février 2018, ta carrière s’est littéralement envolée grâce à ton rôle dans La Prière de Cédric Kahn. Auréolé de l’Ours d’argent du meilleur acteur à la 68ᵉ Berlinale, tu es aujourd’hui la nouvelle révélation masculine du cinéma français. Comment vis-tu cette ascension fulgurante ?
Bonjour. Merci pour vos mots. J’avoue que je ne me vois pas comme une « révélation », je commence seulement et je prends beaucoup de recul par rapport à ce qui m’arrive. Je n’ai rien prouvé et la route est longue. Pour le moment, je bricole, mais mes ambitions sont grandes, donc il faut continuer de bosser encore et encore.
Du bouleversant drame social Au Nom de la Terre au délicat tableau féminin Tu mérites un amour, ton visage apparaît cette année dans de très belles réalisations françaises. Tu incarnes dans ces films des personnages à la fois sincères et profonds. Y a-t-il toujours une part de toi dans chacun de ces rôles ?
Oui en effet. Dans le film d’Hafsia, je ne joue pas un personnage. C’est ce que je suis dans la vie en termes de sensibilité. C’est important d’avoir des points communs avec les personnages que j’incarne. C’est la porte d’entrée vers une construction de personnage. Je cherche différents rôles à chaque fois. Des personnages avec des trajectoires.
On te découvre le plus souvent dans des films engagés qui mettent en lumière une certaine vérité sociale. Le cinéma se doit-il d’être le miroir de notre société ?
En tout cas, il sert aussi à ça. L’art se doit de questionner et de mettre en avant ce qui se passe dans la société. Après si les films n’étaient que ça, ce serait moins intéressant aussi.
Être un acteur dans le monde d’aujourd’hui, c’est quoi pour toi ?
C’est avant toute chose mon rêve de gosse. Ensuite, être acteur aujourd’hui, dans un monde dans lequel l’image est très importante, ça me fait bizarre. Je vois que je ne suis pas à l’aise avec les réseaux sociaux et mon image en général. Et pourtant les acteurs ont besoin de ces outils pour faire leur métier. Alors, j’essaye de m’adapter au mieux.
On te décrit souvent comme étant quelqu’un de modeste. Qu’en penses-tu ?
Ça vient sûrement du fait que je n’ai pas confiance en moi, mais surtout du fait que les acteurs n’inventent pas de vaccin. On fait juste du cinéma, on raconte des histoires. Rien d’incroyable ni d’extraordinaire qui justifie de ce la péter. Je suis juste reconnaissant envers les cinéastes qui veulent travailler avec moi et les spectateurs qui viennent regarder les films et sont bienveillants avec nous.
Quel(s) rôle(s) rêverais-tu d’incarner à l’écran ?
Un détenu, un boxeur, un détective privé… Tintin !
Si tu devais définir ton univers en un mot, lequel serait-il ?
Disney a bercé mon enfance et a en partie forgé mon identité. J’ai une très grande part d’enfance en moi, mais c’est ma bulle à moi et j’ai du mal à mettre des mots dessus. Je le fais à travers mes films.