Après neuf ans à briller à l’écran, Lauréna Thellier passe derrière la caméra. La jeune actrice et aujourd’hui réalisatrice revient sur ses premiers pas dans le cinéma et ses projets à venir. Rencontre.
Du haut de tes 25 ans, tu as déjà une belle carrière derrière toi. Pourtant, tu n’as jamais pris de cours de théâtre ni intégré d’école de cinéma. Es-tu fière de ce petit bout de chemin parcouru ?
Oui, c’est vrai que quand je mets sur pause et que je regarde en arrière, je suis fière. Il s’en est passé des choses depuis Ma Loute de Bruno Dumont (rires) ! Après, la route est encore longue et j’ai plein de jolis projets à faire !
De Juliette Binoche à Vincent Cassel, en passant par Romain Duris, ou encore Mélanie Laurent… Tu as joué aux côtés de grands noms du cinéma français. Comment vis-tu ces rencontres et comment te nourrissent-elles ?
Ceux qui m’inspirent sont ceux qui restent humbles et qui gardent les pieds sur terre malgré le fait que ce soient des méga stars. C’est ça qui m’inspire, parce que c’est ce vers quoi j’ai envie de tendre (de garder les pieds sur terre et de rester humble, pas tant d’être une méga star) (rires).
Pour Mélanie Laurent, par exemple, elle m’inspire beaucoup par sa force de caractère ! C’est un petit bout de femme avec une niaque incomparable. Elle est sur tous les fronts. Actrice, réalisatrice, maman. Tout en même temps. J’aime l’idée de tout mener de front et être à l’initiative de projets.
Dans les courts métrages Chasse gardée (2022) et Becs et ongles (2023), tu interprètes une jeune femme solitaire, mais déterminée à se faire une place dans deux milieux traditionnellement réservés aux hommes : la chasse d’un côté et les combats de coq de l’autre. Deux beaux rôles qui questionnent les stéréotypes de genre. Peux-tu nous en dire plus ?
C’est drôle, parce que j’ai fait ces deux films l’un quasi après l’autre et je trouve qu’ils se complètent. Au-delà du fait que le thème animalier est décidément phare dans ma carrière, car je pense les avoirs tous faits : coq, chevaux, lapin, phoque, manchot, et dans mon dernier tournage, dobermans. Je suis 30 millions d’amis finalement. J’ai un respect immense pour Élodie Beaumont et Xavier Demoulin. Ce sont deux réalisateurs.trices à suivre de très près, parce qu’ils sont brillants.
Concernant le côté déterminé à se faire une place, évidemment que ça me parle et que je me sens concernée. Je joue des coudes depuis plusieurs années pour me faire une place dans un milieu aussi complexe que celui du cinéma alors même que je ne viens pas du tout de là.
Que ce soit dans les films courts, les longs métrages ou les séries, tu incarnes régulièrement des personnages puissants et attachants qui prônent la différence. Exemple dans Mental, où tu joues Estelle, une jeune fille souffrant de troubles psychiques. Comment te prépares-tu à ces rôles ?
Puissant, attachant qui prône la différence. Oui, c’est vrai ! C’est joliment dit et assez juste, je trouve. Je travaille chaque rôle de manière différente. Je suis très sensible ce qui me permet de me mettre très vite à la place du rôle que j’interprète et l’enjeu pour moi est que les problématiques du personnage deviennent les miennes. À partir de là, c’est déjà gagné.
Que t’apporte cette multitude de personnages incarnés à l’écran ?
J’évolue en même temps que mes rôles à l’écran et de mes rencontres.
Quel(s) rôle(s) rêverais-tu d’interpréter ? Pourquoi ?
Je ne sais pas quel rôle exactement, je veux me laisser surprendre, mais il y a des réalisateurs avec qui je rêverai de travailler : Quentin Dupieux et Albert Dumontel. J’attends patiemment que le téléphone sonne (rires) !
Peux-tu nous parler de ton rapport avec le court métrage ? Pour toi, est-ce une étape avant le long métrage ou crois-tu en ce format comme une proposition à part entière ?
C’est évidemment une étape avant le long métrage. C’est chouette un court métrage, car ça permet de rencontrer des nouvelles personnes et c’est un bel objet. Un joli premier objet qui a vocation à devenir plus grand par la suite. Que ce soit avec l’idée du court ou non. C’est une jolie carte de visite pour tout le monde. Pour le réalisateur évidemment, la production aussi, les acteurs et toute l’équipe.
Quels sont tes projets à venir ?
Va sortir prochainement Alexandra Elhe. Je suis talents cannes Adami 2024 et on vient de terminer le tournage avec ma réalisatrice Pauline Clément. Enfin, je viens de réaliser le pilote de ma série Et toi les mecs ? produit par le monde d’avant, avec Nicole Ferroni, Constantin Vidal, Andranic Manet, Théo Augier Bonaventure et moi-même.
Un mot pour la fin ?
Et toi les mecs ? à suivre de très près !