Je finirai en prison du réalisateur Alexandre Dostie se présente comme un drame québécois complexe. Retour sur un court métrage salué au Sundance Film Festival et aujourd’hui sélectionné au Festival de Clermont-Ferrand.
Après l’excellent Mutants, film de teenagers mâtiné à la sauce Stephen Kingienne, Alexandre Dostie nous livre un second opus tout aussi réussi, un polar rural teinté de Southern Gothic. Maureen, femme au foyer, prend conscience que ça vie n’est pas celle qu’elle attendait et décide de tout quitter. Dans sa fuite, elle croise la route d’un jeune couple qui changera à jamais le court de son destin.
.
.
C’est un film à plusieurs lectures où s’entrecroisent des personnages énigmatiques, le tout tourné dans le blanc immaculé du nord Canadien. Dans sa structure qui semble être simple au premier abord, se cache une foule de petits détails qui, au fil du film, forment un récit complexe. En peu de temps, Alexandre Dostie réussit à nous inquiéter sur le sort de ses acteurs. Le paysage, l’hiver, la neige, une famille dysfonctionnelle et un meurtre sont comme dans le film de Paul Schrader Affliction, adapté du roman de Russell Banks, les ingrédients de Je finirai en prison.
Le mal être d’un personnage devient le catalyseur de tous les drames, les langues se délient, les secrets et les reproches ressurgissent. Que l’on le veuille ou non, il y aura toujours expiation. Aucun personnage n’est un saint et fautes si il y a eu devront être payées. C’est la charnière d’un instant de vie où tout dérape pour s’ouvrir sur un nouvel inconnu, dangereux et incertain. Je finirai en prison est un film qui porte déjà la patte d’un auteur, on attend avec impatience Shape son futur long métrage.
.