« L’Albatros » : Un récit tout en poésie et métaphore

Originaire d’Algérie, Mazigh Bouaïch a choisi de rendre hommage à son pays natal à travers un court métrage empli de poésie. L’Albatros, touchant film métaphorique, retrace ainsi le destin de nombreux exilés…

« À mon père… Et à tous ceux que l’exil transforme en Albatros… ». C’est par ces mots, non dénués de sens, que se termine cet émouvant court métrage. L’Albatros du scénariste et réalisateur autodidacte Mazigh Bouaïch, met en lumière une histoire symbolique : celle de nombreux Algériens qui, exilés loin de leurs terres, se retrouvent instrumentalisés par la société en travaillant comme préparateurs de commandes, agents de ménage ou encore de sécurité. Une destinée bien loin de celle imaginée par leur pays natal…

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Regarder le court métrage L’Albatros.

Le film s’ouvre sur la récitation du poème L’Albatros de Charles Baudelaire, par un enfant. Au rythme des paroles symboliques du jeune garçon, des images de deux hommes en voiture défilent sous nos yeux. Nous comprenons qu’il s’agit du père et du frère de ce dernier. Inquiet pour son avenir, le petit poète demande à sa grande sœur : « Est-ce que moi aussi je vais devenir agent de sécurité ? ». Une question loin d’être anodine et qui soulève de nombreuses interrogations quant à la notion d’égalité en France. Il s’agit d’un court métrage extrêmement pleine d’humanité et de profondeur. La poésie choisie pour accompagner les mots de l’enfant donne de la force à cette histoire. Et surtout, les derniers vers métaphoriques viennent conclure en beauté ce récit empli d’amertume : « Exilé sur le sol au milieu des huées, ses ailes de géant l’empêchent de marcher ».

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Mégane Bouron