La Guerre d’Algérie est une thématique rarement présente dans la création française. Car plus de cinquante-cinq ans après les faits, cette sombre période de l’Histoire reste attachée à de nombreux mythes et tabous. Pour rompre le silence, Bastien Dubois a choisi de donner la parole à son aïeul. Découverte.
Souvenir, souvenir est un court métrage intime et personnel qui met en lumière la relation entre le réalisateur et son grand-père, qui a participé à la Guerre d’Algérie au sein de l’armée française. Pendant dix ans, le cinéaste a prétendu vouloir faire parler son aïeul sur ce sujet délicat. Mais en s’attaquant à une telle thématique, Bastien Dubois était loin d’imaginer le périple qui l’attendait. Car en 2021, cette période historique est toujours associée à de multiples de tabous et non-dits.
Après de nombreuses années d’obsession et d’acharnement à tenter de découvrir ce qui s’était réellement passé, le réalisateur a fini par comprendre que ce choix le mènerait vers une impasse. C’est la raison pour laquelle ce court métrage audacieux s’est finalement transformé en un « making-of-d’un film-que-je-n’ai-jamais-réussi-à-faire ». Et c’est justement ce qui rend cette œuvre à la fois si riche et singulière.
Techniquement, Souvenir, souvenir est un film aux multiples facettes graphiques. Il mêle subliment différents styles et résulte de plusieurs années de travail, de recherche et surtout, de réflexion. Il est aujourd’hui sélectionné dans la Compétition Nationale au Festival du Court Métrage de Clermont-Ferrand.
Un essai bluffant et fascinant, aussi bien visuellement que moralement.