Très Court International Film Festival : rencontre avec Jérôme Piel-Desruisseaux et Anthony Légal

Rencontre avec le réalisateur Jérôme Piel-Desruisseaux ainsi que le comédien et scénariste Anthony Légal. Les deux amis reviennent sur la genèse du court métrage À côté et nous ouvrent les portes de leur univers…

Votre court métrage À côté a été réalisé dans le cadre du Nikon Film Festival 2018. Comment est née l’idée de ce scénario à la fois tendre et ironique ?

Jérôme : J’ai été contacté par Anthony Légal qui est un ami comédien et scénariste avec qui j’avais déjà fait plusieurs projets. Il m’a proposé de réaliser À côté qu’il venait d’écrire à l’occasion de la 8ᵉ édition du Nikon Film Festival sur le thème du cadeau. Au départ, j’ai eu un doute quand j’ai vu que l’histoire se déroulait dans le métro, je me suis posé la question si cela serait envisageable de le tourner dans ce décor et au final tout s’est très bien passé grâce à cette super équipe. Pour l’idée du scénario, je laisse Anthony te répondre.

Anthony : Comme vous l’avez précisé, j’ai écrit ce scenario dans le cadre du festival Nikon dont le thème était le cadeau. Je pensais qu’il allait y avoir beaucoup de films avec un cadeau visuel ou évident, je voulais donc détourner le thème, en y apportant de la légèreté, de la fraicheur et que le spectateur puisse s’identifier à une situation (des inconnus qui semblent se plaire) et un décor du quotidien.

Depuis ce jour, À côté connaît une belle renommée dans les festivals. Il a notamment été sélectionné dans plus d’une dizaine de festivals et a été primé au Festival de la Plagne Montalbert, au Light Optical Talent ainsi qu’au Berlin Flash Film festival. Comment vivez-vous ce succès à l’international ?

Jérôme : Je suis ravi et en même temps surpris. Je n’aurais jamais imaginé suite au Nikon qu’un petit film puisse faire autant de festivals. Quelque part, nous avons pu voyager par procuration grâce à ce court métrage et je remercie tous les organisateurs des différents festivals d’avoir accueilli notre film.

Anthony : Je suis extrêmement heureux de voir que À côté plait lors de ses projections. Quand je l’ai écrit et proposé à Jérôme, je l’imaginais comme une petite tranche de vie tendre et amusante dans un cadre (le métro) souvent dépeint comme oppressant ou glauque. Je n’avais pas imaginé qu’il puisse autant séduire et toucher les gens, car j’avais surtout pensé à faire un court-métrage entre amis, mais c’est évidemment une petite fierté de le voir poursuivre son chemin à l’international.

Il s’agit d’une romance pleine de subtilité, d’humour et de délicatesse. La thématique universelle de l’amour se retrouve fréquemment au cœur de vos réalisations. Pourquoi est-il important pour vous de parler de cette question sentimentale ?

Jérôme : Sûrement parce que je cogite comment ça marche et que je n’ai toujours pas trouvé le mode d’emploi… Plus sérieusement, je ne sais pas, peut-être qu’inconsciemment, je mets du vécu ou que j’essaie de faire passer un message, parfois, pour certaines personnes, c’est plus simple de s’exprimer à travers un film ou une musique pour dire ce que l’on ressent à l’autre. Dit comme cela, ça parait naïf ou à l’eau de rose, mais tant que l’on est honnête et sincère dans la démarche. Mais heureusement que je me suis essayé aussi à d’autres genres et d’autres histoires qui ne parlent pas forcément d’amour.

Anthony : Je pense que lorsqu’on écrit un scénario, on y met plus ou moins inconsciemment beaucoup de soi. Étant un grand timide, les relations homme-femme et les scènes de séduction m’ont toujours intrigué et en particulier l’action d’aborder une personne inconnue. D’où, je crois, ce plaisir à écrire des scènes qui me mettraient mal à l’aise dans la vie, mais qui m’amusent en tant que spectateur ou comédien.

À côté est actuellement sélectionné au Très Court International Film Festival dans la Compétition Internationale. Quelles sont pour vous les contraintes, mais également les libertés à faire un film court de moins de quatre minutes ?

Jérôme : Ce que j’aime, c’est le fait de devoir aller à l’essentiel, tu ne peux pas t’étaler et surtout le challenge est de réussir à faire comprendre clairement au spectateur où tu veux en venir sans rentrer dans l’explicatif puisque que tu as très peu de temps.

Anthony : Je trouve qu’écrire avec des contraintes est très stimulant. Car elles donnent un cadre et c’est à chaque fois un défi passionnant que d’essayer de jouer avec un thème, essayer de le respecter tout en le détournant. Et lorsque le film doit être très court, c’est une obligation d’efficacité. Et l’efficacité, l’air de rien, ce n’est pas facile. Et donc excitant.

Quelles sont vos inspirations cinématographiques ?

Jérôme : Elle est difficile cette question parce que je regarde vraiment de tout, ne serait-ce que par le type de média, je visionne aussi bien des films, séries ou clips vidéo. Parfois pour trouver un début d’histoire ou personnage, il te suffit de regarder autour de toi, des moments de vie entre potes ou ce qu’il se passe dans la rue, quand tu écoutes de la musique.

Anthony : En tant qu’auteur, je ne pense pas avoir d’inspirations volontaires. Je suis passionné depuis tout petit par le cinéma, je suis un gros consommateur et dans ce cas, sans s’en rendre compte, on devient une éponge. Je suis très éclectique en tant que spectateur, mais quand j’écris, je prends beaucoup de plaisir à écrire des dialogues, à jouer avec les mots ou les situations absurdes.

Quels sont vos projets futurs ?

Jérôme : Là, je viens de terminer un clip vidéo pour l’artiste Morgan Willis qui est disponible depuis pas longtemps sur le net, où l’on retrouve Anthony, Céline Berti et Pitt Sentenac entre autres. Des idées de courts métrages, mais elles ne sont pas encore couchées sur papier.

Anthony : Je joue dans un spectacle jeune public, Gretel & Hansel, au théâtre de l’Essaïon jusqu’à cet été, je bosse sur la postproduction de deux programmes courts créés par mes soins, je suis en tournage sur « Planète Coworking », une série créée par Arno Le Liégard et j’ai plusieurs scénarios écrits en attente d’être tournés dont peut-être au moins un avec Jérôme. N’est-ce pas Jérôme ?

Si vous deviez définir vos univers en un mot, lequel serait-il ?

Jérôme : Mélancolique.

Jérôme : Décalé.

Une courte entrevue avec Jérôme Piel-Desruisseaux et Anthony Légal

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