« Egg » : un court métrage conceptuel sur la maladie

Multiprimé à travers le monde, le saisissant court métrage graphique et conceptuel de la réalisatrice Martina Scarpelli, s’envole aujourd’hui pour le César 2020. Une animation hypnotique sur le corps, la faim et la maladie…

Sélectionné aux quatre coins du globe, Egg de la jeune réalisatrice Martina Scarpelli est un documentaire animé à l’atmosphère cauchemardesque qui procure chez le spectateur, une sensation de malaise viscéral. Une gêne qui ne cesse de s’agrandir au fil des secondes.

Ce court métrage minimaliste au style joliment déformé aborde la question de l’anorexie. Une maladie qui touche toujours plus de jeunes personnes partout dans le monde. On y découvre une femme nue, enfermée dans un cube aux parfaites lignes géométriques. C’est dans cette pièce à l’ambiance froide et obscure qu’elle est confrontée à son unique obsession : une faim démesurée.

Pour nous permettre de mieux comprendre la protagoniste, la réalisatrice d’origine italienne a choisi de manipuler librement le corps et d’utiliser des formes visuelles pour créer un sentiment d’inquiétude permanente. La perception de cette silhouette d’une extrême maigreur qui apparaît face à nous entièrement dénudée nous trouble, tandis que la découverte de son dangereux rapport à la nourriture procure chez le spectateur une angoisse des plus saisissantes. Le malaise règne en maître.

Véritable concept à la fois visuel et narratif, ce court métrage est une œuvre abstraite qui se contemple et se médite avec le plus grand intérêt. Car même si l’atmosphère y est malaisante et quelque peu déconcertante, le rendu final reste tout simplement époustouflant.

Que dire de plus si ce n’est que Egg se dessine en comme une pure et rare merveille de l’expérimentation.

Regarder la bande-annonce de Egg :