Interview Kevin T. Landry : Folie et finesse au rendez-vous

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Pour ce deuxième jour du Festival Courts d’un soir, nous sommes partis à la rencontre de Kevin T. Landry, réalisateur du court métrage Les Insensibles. Ce film qui traite avec finesse et absurdité la question de l’indifférence, est présenté en Sélection Très Courts du Festival montréalais !

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J’ai encore de la misère à m’autoproclamer « cinéaste ».
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Bonjour Kevin. Pour ceux et celles qui ne vous connaissent pas encore, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vous ?

Bonjour inconnu, je m’appelle Kevin T. Landry, je suis diplômé de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) en 2008, de l’Institut National de l’Image et du Son (INIS) en 2014 et enfin réalisateur au mouvement Kino depuis 2010. Je fais du court métrage absurde, étrange et un peu con et j’aime beaucoup la bière.

C’est dans la post-production que vous avez fait vos premiers pas dans l’industrie cinématographique. Pourquoi avez-vous choisi de vous tourner vers la réalisation et scénarisation ?

C’est la route que j’ai pris par défaut lors de mon passage à l’UQÀM, après avoir été refusé au profil réalisation. Je suis quand même très heureux d’avoir pris ce chemin puisque ça m’a permis d’avoir un point de vue différent sur la création qui me sert toujours à ce jour. Ça m’a aussi permis d’avoir un job en télévision en sortant de l’UQÀM directement, mais je ne sentais pas que c’était suffisant pour assouvir mes besoins créatifs. C’est une amie kinoïte, Kim St-Pierre, qui m’a encouragé à participer en 2010 au Kino Kabaret de Montréal, un cabaret de création annuelle d’une semaine et demie organisé par le mouvement Kino, question de renouer avec le cinéma et je n’ai jamais cessé de créer depuis !

Depuis que vous êtes passé derrière la caméra, vous enchaînez prestigieusement les sélections dans les festivals internationaux. On peut donc dire que le métier de cinéaste était fait pour vous ?

Je ne sais toujours pas, en fait. C’est la remise en question constante. Quoiqu’il est vrai que je me sente beaucoup plus confortable derrière la caméra depuis quelques années et que je me vois difficilement faire autre chose. J’ai encore de la misère à m’autoproclamer « cinéaste ». Je ne crois pas avoir encore tout à fait trouver ma voix ou ma signature, mais j’y travaille et c’est un peu pourquoi je tiens autant à faire au minimum un court (souvent autofinancé) par année.

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J’ai besoin d’écrire, d’expérimenter, j’ai besoin d’être sur un plateau et de garder la main.

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En seulement huit ans, vous avez réalisé pas moins de dix-huit courts métrages ! Du haut de votre jeune âge, il s’agit d’une filmographie incroyable. Quel est donc votre secret ?

Ce n’est pas tant un secret qu’un besoin constant et impatient de créer. Entre les diverses demandes de financement, des années peuvent passer avant de voir un projet naître en bonne et due forme, mais je suis incapable de rester chez moi à attendre un oui. J’ai besoin d’écrire, d’expérimenter, j’ai besoin d’être sur un plateau et de garder la main. Heureusement, j’ai beaucoup de gens talentueux autour de moi qui sont « warrior » et qui ont ce besoin également, donc je me considère très très choyé de pouvoir réussir à faire au moins un court métrage par année grâce à eux. Aussi, le fait que le mouvement Kino offre toujours des tonnes d’opportunités de création ici et ailleurs, aide quand même grandement à faire grossir ce nombre.

Les Insensibles, court métrage au synopsis bien mystérieux, est prochainement présenté au Festival Courts d’un soir à Montréal. À en croire le titre, ce film semble traiter de l’indifférence humaine ?

D’une certaine manière, oui. Pas de l’indifférence humaine avec un grand H, mais plutôt de l’indifférence envers la banalité, l’anecdotique, envers les codes sociaux auxquels on doit se soumettre.

À quand un long métrage ?

Je suis présentement en écriture de mon premier long métrage, donc dans le meilleur des mondes, peut-être en 2021 ?

Si vous deviez définir votre univers en un mot, lequel serait-il ?

Solito-loufoque : j’aime beaucoup traité de notre solitude innée qu’on tente souvent tant bien que mal de combattre, mais j’aime en traité de façon loufoque pour souligner l’absurdité d’un tel combat !

Découvrez notre entrevue avec Kevin  T. Landry et Alexand Fournier (scénariste)