Réalisateur et photographe, c’est par le prisme de l’image que Johan Amselem a choisi de partager des histoires qui lui sont chères. Pour sa participation au Nikon Film Festival, il a souhaité mettre en lumière une sombre partie de l’Histoire de France…
« Cette histoire, c’est celle de mon grand-père, un héros assassiné par la France ». Ces mots, qui résonnent bien au-delà du visionnage, font écho à un sombre événement historique : le massacre de Thiaroye en 1944. C’est à travers le portrait frappant d’un jeune homme que nous découvrons cette réalité occultée par la société. Le 1er décembre 1944, l’état français assassine des centaines de tirailleurs sénégalais ayant combattus à ses côtés. La raison ? Ils ont tout simplement osé réclamer leur solde et surtout, ils sont noirs…
Face à la caméra, le petit fils d’un combattant rend hommage à son grand-père trahi par la France, il y a désormais plus de soixante-dix ans. Le regard vrai et empli d’émotion, l’homme revient sur la chronologie de cette douloureuse et funeste journée. Derrière lui, des images animées défilent au rythme des mots. Ce sont des illustrations symboliques et chargées d’histoire. Elles représentent la force, le courage et le mérite de ces nombreux fantassins tragiquement disparus.
Je suis Thiaroye est un documentaire à mi-chemin avec le film d’animation, qui met en lumière tout un pan de l’Histoire que la France a volontairement choisi d’oublier. Mais le passé ressurgit à travers cette œuvre profonde.
Une œuvre qui mérite tout simplement d’être étudiée, puis repensée à sa juste valeur…